Si vous êtes trop impatient, que vous ne savez pas vous arrêter ou que vous aimez jouer avec le feu, il y a de fortes chances que vous ayez une personnalité impulsive.
On définit l’impulsivité comme une tendance comportementale caractérisée par des actions rapides et irréfléchies en réaction à différentes stimulations (par exemple une émotion, une parole ou un acte) et sans considération pour les conséquences de l’action.
L'impulsivité est étudiée car elle est au cœur de comportements problématiques tels que l'agressivité ou toutes formes d'addiction confondues.
Cependant, cette définition de l'impulsivité est trop générale et des chercheurs se sont demandés si il existait différentes formes d'impulsivité. Autrement dit : est-ce qu’un impulsif qui tape du poing sur la table suite à une frustration est également celui qui décide d’acheter une voiture sur un coup de tête ?
Pour cela, ils ont utilisés toute une batterie de tests :
Des questionnaires de personnalité pour identifier la personnalité impulsive, des tâches informatisées pour évaluer la prise de décision impulsive et la désinhibition impulsive.
La désinhibition impulsive :
Elle désigne les comportements liés à une incapacité d’empêcher ou de stopper
l’exécution d’une action incorrecte.
« Il ne peut pas s’en empêcher ! » → Le Go/No Go : dans cette tâche, le participant doit répondre le plus rapidement possible à une forme apparaissant fréquemment à l’écran et ne pas répondre à d’autres formes, plus rares. Cette tâche évalue donc la capacité à réfréner l’envie d’agir, capacité utile notamment dans les jeux de type jungle speed pour s’empêcher d’attraper le totem. Les chercheurs ont comptabilisé le nombre d’erreurs des participants comme indicateur de l’impulsivité.
« Elle ne sait pas s’arrêter ! » → Le Stop Signal : dans cette tâche, le participant doit répondre le plus rapidement possible en fonction de la direction d’une flèche apparaissant à l’écran. Cependant, dans un quart des essais, un signal (sonore ou visuel) apparaît après un certain délai pour indiquer au participant de ne plus répondre. Cette tâche évalue donc la capacité à stopper l’exécution d’une action en cours. Au Jungle Speed, cette capacité nous permet de rattraper notre mouvement et de stopper notre main avant qu’elle n’attrape le totem. Plus le temps nécessaire pour stopper l’action est long, plus le participant est considéré comme impulsif.
La prise de décision impulsive :
Elle correspond à la tendance à faire des choix désavantageux et risqués.
« Elle est si impatiente ! » → Le Delay Discounting : cette tâche propose à des adultes de choisir entre une faible récompense immédiatement (par exemple, 100 € maintenant) ou une récompense plus importante après un certain délai (par exemple, 200 € dans un mois). Elle est similaire au test du chamallow chez les enfants, où l’on observe qu’il est difficile pour eux de résister à la tentation de manger (ou de grignoter) le chamallow alors qu’ils pourraient attendre quelques minutes pour en avoir deux ! De même, les adultes impulsifs ont tendance à choisir plus fréquemment les petites récompenses immédiates plutôt que les récompenses plus importantes mais tardives.
« il aime jouer avec le feu ! » → Le test du ballon : dans cette tâche, le but est de gonfler plusieurs ballons virtuels en appuyant sur un bouton : plus le ballon est gonflé, plus le participant accumule de points. Cependant, plus il gonfle le ballon, plus il y a de risque qu’il explose… faisant ainsi perdre tous les points cumulés lors de la manche ! Le nombre moyen d’appuis pour gonfler le ballon reflète donc la tendance à prendre des risques, pouvant être considéré comme un comportement impulsif.
Bien que la personnalité soit difficilement dissociable du comportement, les résultats de cette étude montrent que les scores aux questionnaires et les différents indices comportementaux ne reflètent pas l’impulsivité de la même manière. Au travers d’un questionnaire, un participant rapporte subjectivement la manière dont il agit ou réagit de façon générale, dans sa vie de tous les jours. Au contraire, les tâches informatisées, quant à elles, cherchent à faire émerger le comportement et à le mesurer de manière objective, mais dans une situation qui est totalement différente de la vie de tous les jours ! Le choix d’utiliser des questionnaires ou des mesures comportementales induit des différences dans la manière dont on appréhende l’impulsivité.
Selon les chercheurs, ces deux catégories reflètent des facettes distinctes de l’impulsivité, et finalement des comportements impulsifs différents. En d’autres termes, si vous êtes du genre à prendre des décisions sur un coup de tête, vous n’êtes pas forcément mauvais au Jungle Speed (l’inverse est également vrai) ! L’analyse statistique proposée par les chercheurs montre en effet que des comportements impulsifs liés à des difficultés d’inhibition de l’action n’ont pas (ou peu) de relation avec des comportements impulsifs liés aux processus de choix.
En résumé, les résultats de ces recherches montrent que l’impulsivité, que l’on croit si bien connaître, est un concept complexe et multidimensionnel.
Le concept d'impulsivité étant défini, nous pouvons désormais répondre à la question initiale : Aimez-vous prendre des risques ?
Règles du jeu :
Durée : 10 minutes
Le but du jeu est de collecter le plus points possibles en gonflant 15 ballons virtuels. À chaque fois que vous cliquez sur le bouton gonflez le ballon, 1 point est comptabilisé. Cependant, au bout d'un certain nombre de clicks, le ballon explose et vous perdez tous vos points pour cette manche. Pour évitez cela, il suffit d’appuyer sur le bouton collecter les points et de passer au ballon suivant.
À savoir :
Ce jeu a été crée pour illustrer cet article. Les joueurs sont anonymes et aucune donnée n'est collectée.
Bien que ce jeu soit inspiré d'une véritable étude scientifique, les résultats que vous allez obtenir ne sont pas scientifiquement valides.
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Vous l'avez surement reconnu, le test que vous venez de passer était le test du ballon. Il a été conçu au début des années 2000 par une équipe de psychologues de l'université du Maryland qui s’intéressaient aux comportements addictifs, comme la prise de drogues, les jeux d’argent, l’alcoolisme, le tabagisme, la conduite dangereuse ou les investissements financiers risqués.
Ce test met en lumière une corrélation entre la tendance à prendre des risques et de nombreux comportements addictifs. Ainsi un preneur de risques a plus de chance de développer une forme d'addiction et de subir les conséquences de ses actes.
Sous cet angle, la tendance à la prise de risques est un inconvénient mais dans d'autres contextes elle peut être un avantage. Les preneurs de risques savent sortir de leur zone de confort et peuvent innover plus facilement. Néanmoins cet aspect est à nuancer car lorsque on prend un risque, il est beaucoup plus fréquent de se planter que de maximiser ses gains.
NT13
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